… ou mon véritable coup de coeur pour les fjords
Après notre découverte du nord de l’Islande et de la région de Mývatn, nous sommes impatients d’explorer l’Est et ses surprises. Pas de stop pour quitter la ville de Reykjalið et pour se rendre à Egilsstaðir mais du bus ! La distance entre les deux villes est grande et très peu pratiquée en plus d’être très aride, le stop nous semble un peu trop risqué.
Le bus nous dépose à Dettifoss où nous devrons changer de véhicule. Nous avons un peu plus d’une heure pour pouvoir visiter le coin. Et quel coin !!! Dettifoss est une cascade magnifique, connue pour être la plus puissante d’Europe. Logée dans le canyon Jökulsá á Fjöllum, on ne l’aperçoit d’abord pas dans ce paysage lunaire désertique spectaculaire. Par contre, elle se fait rapidement entendre et on finit par la trouver à l’oreille. Il n’y a pas encore trop de monde ce matin, il faut en profiter. En longeant le canyon on arrive rapidement devant une autre cascade tout aussi belle que la première : Selfoss. On se sent tout petit, tout ridicule face à la puissance de la nature. C’est apaisant et angoissant à la fois.
Nous arrivons à Egilsstaðir en début d’après-midi, le mini-bus nous dépose directement au camping, c’est pratique. Je tiens d’ailleurs à préciser que le camping y est vraiment nickel ! La ville est assez petite mais charmante. Elle a quelque chose de plus européen que les villes que nous avons visitées jusqu’à maintenant et qui nous faisaient plus penser à l’Amérique du Nord, étrangement! On en fait vite le tour mais elle est un point de chute important avant de s’aventurer plus à l’est. Il y a de grands supermarchés pour faire le plein de nourriture pour (un peu) moins cher et pour les auto-stoppeurs il y a beaucoup de circulation.
Nous restons juste pour la nuit et partons marcher hors de la ville pour faire du stop dès le lendemain matin. Preuve qu’il y a beaucoup de monde, nous n’avons eu à attendre que 3 minutes avant qu’une voiture s’arrête pour nous prendre ! Direction Seyðisfjörður. La route passe par les montagnes et se trajet nous réserve une belle surprise. Plus nous montons et plus le brouillard se fait dense. Très vite, on ne voit pas à plus de 5 mètres de nous, et sur les côtés : le vide ! C’est magique et effrayant à la fois, nos conducteurs, deux Allemands, eux non plus n’en reviennent pas car ils ont déjà emprunté cette route plusieurs fois et n’ont jamais vu ça ! D’un coup, le nuage se brise et un paysage merveilleux s’offre à nous.
Le fjord se présente face à nous, et le village, tout coloré et entouré par les cascades, semble plonger dans l’eau.
A peine arrivés, nous partons déjà explorer la ville. C’est ici qu’arrive le ferry en provenance du Danemark et des Iles Féroé et qui anime la ville plusieurs jours par semaine.
J’ai un véritable coup de coeur pour ce fjord et cette ville. L’ambiance est apaisante et joyeuse. Il y a énormément de couleurs, de street-arts et de sculptures dans les rues. Je comprends pourquoi les guides disent de Seyðisfjörður que c’est une ville bohème ! Je me vois bien y rester tout l’été !
Il y a des cafés, des bars et des restaurants vraiment mignons qui donnent envie de s’attarder toujours un peu plus longtemps et d’observer le paysage autour d’un bon plat chaud. Non, vraiment, cette ville me fait un effet incroyable. On se sent isolé du reste du monde et je rêve d’avoir un palette de peinture et une toile… Le lendemain, le soleil nous accueille. Comme la veille nous ne mettons pas longtemps avant qu’une voiture s’arrête et nous rencontrons un couple d’Islandais assez âgés; on les croirait sortis d’un film de cow-boys, d’ailleurs ils écoutent Bruce Springsteen !
Nous revoilà à Egilsstaðir.
Où partir aujourd’hui ? Allons-nous explorer Borgarfjörður eystri plus au nord ou alors Breiðdalsvík, plus à l’est ? Nous retrouvons encore par hasard nos amies québécoises qui arrivent de Borgarfjörður eystri. Elles nous expliquent qu’elles ont dû s’y rendre et en revenir en bus car peu de personnes y circulaient. Malheureusement les tarifs sont trop élevés pour nous et comme le temps prévu là-bas n’est pas bon, nous préférons prendre la direction de Breiðdalsvík.
Nous faisons la connaissance d’un fermier islandais qui vient à Egilsstaðir, à 60km de chez lui, pour faire ses courses. Il nous raconte l’histoire de tout ce que nous rencontrons sur la route, les forêts, la centrale électrique… Il a déjà voyagé en France et nous raconte son expérience. Le trajet est extrêmement intéressant. Il nous dépose à l’entrée de sa ferme, à une vingtaine de kilomètres de notre but. Nous commençons donc à marcher pour nous en rapprocher.
Nous sommes moins chanceux que les jours précédents car nous ne croisons que 5 voitures … en 3 heures ! Au moins, nous avons le paysage rien que pour nous deux. Alors que la pluie commence à tomber en fin d’après-midi, et ne s’arrêtera pas avant notre départ le lendemain soir, une voiture s’arrête et nous dépose à destination ! Ouf! La pluie est de plus en plus forte et le vent souffle assez fortement lui aussi. Nous faisons tout de même le tour du petit port qui est désert ce soir.
Je n’ai pas osé sortir mon appareil photo pour éviter de le mouiller.
Le lendemain, le stop est encore moins fructueux que la veille. Avec la pluie battante aucune voiture ne s’arrête, c’est normal. Nous sommes trempés et nous abandonnons au bout de deux heures, le peu de voitures qui passe ne s’arrêtera pas, beaucoup sont des véhicules de location et nous sommes trop mouillés. Nous remarchons jusqu’à Breiðdalsvík et partons nous réchauffer dans un café. Le bus est en fin de journée. Il s’arrêtera à Djupivogur le temps de visiter un peu, malgré le vent très froid qui souffle ce soir là. Nous arrivons vers 21h à Höfn. Après ces derniers jours passés dans les fjords isolés et peu peuplés, ça nous fait bizarre d’arriver en ville ! Nous allons profiter de la piscine qui est très appréciée des Islandais. Ça fait un bien fou de se détendre dans des bassins de 38 puis 40 et 42°C ! Je m’aventure même dans le bain glacé comme le veut la coutume après un bain très chaud. C’est bon pour le coeur, le sang, la peau mais il faut vraiment être fort pour y rester plus de deux secondes !
C’est une ville agréable à visiter et c’est un bon point de départ pour le sud ou l’est. Depuis le port et malgré la grisaille, nous apercevons les glaciers, premiers aperçus des merveilles que nous réservera le sud et la suite de l’aventure …
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