Je suis inscrite au CAP pâtissier. Ça y est. C’est fait. Je viens de glisser les pièces complémentaires à l’inscription dans la fente de la boîte jaune de mon quartier, pour un envoi direction l’académie de Lyon. Je n’en reviens pas et pourtant je sens au fond de moi que c’était la bonne chose à faire.
Je suis inscrite au CAP pâtissier. Comment j’en suis arrivée là ?
Une pincée de fascination
J’aime cuisiner. C’est un fait. Mais aujourd’hui je vais vous parler pâtisserie. La pâtisserie me transporte. Au-delà de la passion, c’est de la fascination. Je suis fascinée par ces gestes qui créent, de matières tout à fait communes, des mets toujours plus sophistiqués. Fascinée par cet art de donner vie à des ingrédients que nous gardons tous dans nos cuisines. Fascinée par ces oeufs, farine, sucre, lait et j’en passe qui deviennent de délicates créations.
Je suis admirative de ces hommes et ces femmes qui pâtissent. Ces Grolets, Conticini, Adam ou Métayer qui exécutent des gestes si précis et méticuleux ; chefs d’orchestre, sculpteurs ou danseurs, on ne sait plus. Je suis fascinée par le boulanger pâtissier de mon quartier qui se lève aux aurores pour remplir nos ventres de bonheur, sans qu’on ne lui dise assez merci.
Quelques grammes de gourmandise
Qu’on se le dise, la pâtisserie nous rassemble tous. Que l’on aime se salir les mains dans la farine ou juste déguster à l’heure du goûter. Aimer la pâtisserie, c’est un peu une loi universelle. On a tous notre Madeleine de Proust, une petite saveur qui nous transporte loin dans nos souvenirs les plus heureux. Pourquoi à votre avis dit-on « on dirait celles de ma Mamie », quand quelque chose est délicieux ?
Etrangement je n’ai jamais su choisir mon camp. J’aime autant faire de la pâtisserie qu’en manger… Alors pourquoi pas m’y former ? Car plus je pâtisse, plus je réalise que même les réalisations les plus simples sont en réalité très complexes. Et que c’est là dedans que se cache ce truc en plus, ce goût de « comme chez le pâtissier » que vantent tant de recettes sans jamais se rapprocher du résultats des pros.
C’est pourquoi la soif d’apprendre m’a attrapée (en réalité, elle ne m’a jamais quittée). J’ai donc envie d’apprendre la pâtisserie. Et comme rien ne sert de courir, je préfère apprendre les fondements. Pourquoi me lancer dans la réalisation de pâtisseries compliquées, si je ne comprends rien à tout ce qui opère à l’intérieur ? Et si je passais d’abord un CAP pâtissier, pour commencer ?
Passer mon CAP, c’est découvrir les bases, évoluer et me donner les moyens de réussir. C’est me lancer un défi, m’imposer de la rigueur pour plus tard m’autoriser plus de liberté et de créativité. Voilà mon état d’esprit au moment d’envoyer mon inscription.
Deux cuillers d’incertitude
Certificat d’Aptitude Professionnelle. Professionnelle. Est-ce que je souhaite en faire un métier ? Au moment d’écrire ces lignes, je ne sais pas. Je n’ai pas pris de décision et je ne souhaite pas en prendre pour le moment. Par contre, je souhaite me laisser la possibilité de le faire. Qui sait sur quelle position je camperai dans un an, cinq ou même dix…
Ce que je sais c’est qu’aujourd’hui, j’ai la possibilité de faire cette formation qui saura m’ouvrir de nouvelles portes. Je peux passer cette formation en continuant mon activité professionnelle actuelle. J’ai le temps, l’énergie, les capacités et l’envie. Alors j’ai décidé de franchir le pas, tout simplement.
Un zeste de prise de risque
Et si je n’y arrive pas ? Ce n’est pas grave ! C’est un privilège énorme de pouvoir dire que cela ne sera pas grave si je n’ai pas le diplôme.
Je me lance dans une aventure dont je ne mesure pas encore les difficultés. Passer le CAP en candidat libre signifie ne pas aller à l’école, ne pas apprendre aux côté de professionnels, dans les conditions d’examens. Cela signifie essayer seule, après une journée de travail , dans ma petite cuisine et avec les moyens du bord. J’ai conscience de l’implication que cela va me demander et pour une fois dans ma vie, je n’angoisse pas. Au contraire, je suis toute excitée.
Si je m’obtiens pas mon CAP, j’aurais quand même réussi. J’aurais appris, sur la pâtisserie, sur le métier de pâtissier mais aussi sur moi. Alors, zou ! On y va et on ne se pose pas trop de questions – enfin si, on s’en pose, mais les bonnes !
Un appétit dévorant
Maintenant que mon inscription est postée, je fais quoi ? Par où commencer ? Pour y voir plus clair, je vais essayer de m’entourer. Petite formation en ligne, groupes d’entraide sur Facebook, compte d’autres apprentis en candidat libre sur Instagram et quelques manuels scolaires.
Je commence à m’équiper et surtout à pâtisser. Je commence simplement et évoluerai petit à petit, au gré de mes envies, de mes objectifs et des saisons – pas de tarte aux fraises en décembre, non mais !
Et puis, je commence aussi par vous écrire. Les Gourmondises perd tout son sens si je ne partage pas cette aventure ! J’ai en tête de vous montrer mes progrès, mes réussites et mes défaites – histoire d’en rire ensemble – et qu’on s’enrichisse les uns les autres avec tous nos projets. Ça vous tente ?
3 Comments
Bonne chance pour ton projet ! Mon frère l’a fait à 15 ans, c’était beaucoup de rigueur et finalement aujourd’hui il préfère la boulangerie mais tu as raison, ça t’ouvrira des portes et à toi de faire ce que tu veux de ce diplôme !
Merci beaucoup Kenza ! Je voue un très grand respect pour ces jeunes qui se lancent si tôt pour ces métiers tellement nobles et difficiles, bravo à ton frères. Et la boulangerie c’est ma première passion avant la pâtisserie merci pour tes encouragements!
BRAVO !! Une belle énergie qui inspire 🙂 Bon courage et prenez bcp de plaisir surtout 🙂