« Dis, on se ferait pas un Libanais ce soir ? » Entre nous, qui refuserait cette proposition ? Personne !
La gastronomie libanaise est réputée tout autour du monde comme étant l’une des meilleures. Il suffit de voir le culte voué au houmous sur internet pour s’en rendre compte. Pour être à la hauteur du nom de ce blog, je me devais d’aller vérifier par moi-même ce qu’il en est dans le pays. La gastronomie libanaise est-elle autant à tomber qu’il n’y parait ? J’ai bien mangé libanais à quelques reprises dans ma vie, mais il n’y a que sur place que je pouvais le confirmer. Me voilà donc envolée pour une semaine au Liban, fourchette à la main et estomac grand ouvert.
Et la réponse ? OUI ! Oui, la gastronomie du Liban est merveilleuse et tient sa réputation. Variée, raffinée, rafraichissante … Les qualificatifs ne manquent pas pour la décrire. Mais plutôt que de difficilement vous l’expliquer, je préfère vous la raconter telle que nous l’avons vécue en une semaine. Embarquez donc avec moi pour un itinéraire gastronomique au Liban !
Commencer par un petit déjeuner à Batroun
« Pour bien commencer la journée, prenez un bon petit-déjeuner ». Je pense que le Liban a bien pris en compte cette idée. J’imagine que les Libanais ne mangent pas autant à tous les petits déjeuner, mais il faut que je vous parle du petit déjeuner de roi que nous avons eu à Batroun.
Notre maison d’hôte était un vrai paradis sur terre. Et la cuisine, à l’image du lieu. Tout y était fait maison. Le petit déjeuner était une vraie plongée dans la gastronomie libanaise.
Tout d’abord, quelques bouchées habituelles, un peu de pain au sésame avec de la confiture de fruits rouges. S’ajoute un peu d’ananas frais. Ensuite, et comme nous décidons de ne pas manger le midi pour gagner du temps à Tripoli, je me laisse tenter par un peu de fromage. Me voilà enfin prête à goûter l’inconnu.
Je commence d’abord par un peu de labné, un lait fermenté typiquement libanais, servi avec un peu d’huile d’olive. J’y trempe un peu de concombre. C’est frais, légèrement acide et encore meilleur avec une pointe de menthe ! On nous apporte ensuite des man’ouchés encore chaud. Ce sont des pains plats libanais auxquels on a ajouté du zaatar – un mélange d’épices avec une dominante de thym. La passionnée de pain que je suis ne peut que tomber amoureuse de ces saveurs !
Enfin, je découvre le sahlab libanais. Notre hôte nous raconte que c’est ce qu’elle buvait jeune les lendemains de fête. C’est vrai que ça a un goût et une texture très réconfortants ! Mais, c’est quoi ? C’est une boisson réalisée à partir de poudre de racine d’orchidée ! Surprenant, non ? On la sert avec des petits croûtons. La texture est douce et épaisse et le goût me rappelle légèrement celui de la rose. J’ai eu un vrai coup de coeur !
Longer la côte pour les produits de la mer
Comme je l’ai dit, nous ne mangions pas le midi afin de profiter autant que possible des visites pendant la journée. Par contre, on se rattrapait bien le soir ! On nous a souvent conseillé de goûter aux produits de la mer, poissons et crustacés, qui ont une grande place dans la gastronomie du Liban. Et on ne s’est pas faites prier !
Puisque nous sommes restées le long du littoral libanais, nous avons eu l’occasion de manger des produits extrêmement frais. Saint-Jacques, crevettes, poissons entiers…à chaque fois, tout est préparé simplement, sans artifice, parfois simplement grillé ou juste accompagné d’un peu d’ail ou de citron. On se régale !
Attention cependant, les prix, comme tout au Liban, grimpent très vite ! On peut facilement se faire surprendre une fois la conversion faite en euros !
Mon coup de coeur ? Sans hésitation, Chez Tony’s, à Tyre. Un établissement minuscule, authentique et simple. On y a savouré des crevettes grillées à tomber et du taboulé divin ! Allez-y les yeux fermés.
Se perdre dans les rues pour une salade
Bien évidemment, le Liban est surtout connu pour ses salades ! Mais avant de poursuivre votre lecture, oubliez tout de suite l’image du taboulé immangeable servi à la cantine ou en pique-nique. Dîtes au revoir à la semoule et aux raisins secs.
Maintenant, passons aux choses sérieuses. Je vais vous parler de deux salades que je rêve de reproduire à la maison. Deux festivals de saveurs.
Il y a d’abord le taboulé. Contrairement à l’image qu’on en a, il y a bien plus d’herbes et de légumes que de boulghour. On y retrouve principalement du persil plat, de la menthe, de l’oignon et de la tomate. On arrose le tout de jus de citron et d’huile d’olive et on ajoute à l’ensemble un peu – un peu – de boulghour. Vous imaginez le feu d’artifice qui se passe la bouche ? C’est frais, un peu acide, bref, pas du tout lassant contrairement à une simple salade.
Arrive ensuite la salade fattouche. En plus d’être délicieuse, cette salade est belle, saine et colorée. Pour moi, c’est un vrai coup de coeur ! On y retrouve de la salade, du persil plat, de la menthe, de la tomate. Puis s’ajoutent du radis, du concombre, de l’oignon. Mais si ce plat est si exceptionnel, c’est parce qu’on ajoute de la grenade, du sumac et du pain libanais grillé. C’est la rencontre de plusieurs saveurs et de plusieurs textures … C’est du « gourmand croquant » par excellence, comme dirait l’autre !
Sentir l’odeur du pain dans chaque recoin
Ceux qui me connaissent, connaissent également ma passion pour le pain ! En voyage, je ne manque jamais de goûter les spécialités locales de pains. Je rêve encore des pains plats à l’anis que les femmes préparaient en Tunisie… Mais revenons au Liban !
Là-bas, impossible de passer à côté du pain. On en trouve et on en cuit partout ! Pain plat ou gonflé, nature ou agrémenté de sésame, tout chaud ou vendu en sachet. Il y en a pour tous les goûts.
ll est possible d’en acheter à chaque coin de rue. D’ailleurs, j’ai adoré l’une des astuces des vendeurs de pains dans la rue. Le pain est façonné en forme similaire à un sac à main : avec une anse. Comme ça, les pains cuits peuvent être suspendus sans sac et sans être abimés !
Pour moi, bien-sûr, mon choix s’est porté sur le pain du matin dont je parlais plus haut; les man’ouchés. Un régal, aussi bien gustatif qu’olfactif ! C’est sans hésitation un pain que j’essaierai de faire chez moi !
Prendre le temps d’apprécier un café
Ah ! On en parle enfin de celui-là ! Que serait le Liban sans son café ! Un incontournable de la gastronomie libanaise. Il est le symbole de l’hospitalité des habitants puisqu’à toute heure et en tout lieu, on vous servira une tasse de café brûlant et sucré.
Sa préparation est unique. Le café est préparé dans une cafetière spéciale, la rakwé, que l’on croise partout dans les rues et devant les maisons. On y fait d’abord bouillir de l’eau sucrée, à laquelle on ajoute du café. Le café est alors très épais et sucré. On le boit dans des tasses minuscules tout au long de la journée.
Le café est une institution au Liban. A plusieurs reprises pendant le voyage, nous avons eu la chance de se voir offrir du café par les habitants. A Batroun, un trio de personnes âgées nous a invité à les rejoindre sur le perron de leur maison pour partager un café d’après-midi. Ou encore à Tripoli, ou des jeunes nous ont offert le café dans la rue avant de nous raccompagner pour que l’on retrouve notre chemin. Dans les deux cas, la barrière de la langue n’était plus un problème, c’était un moment de partage autour du café, sans avoir besoin de parler.
Le café libanais est plus qu’une institution, finalement. C’est un créateur de lien.
Faire un détour sucré à Tyre
Tyre était notre dernière étape de la semaine. Le repos était à l’ordre du jour. Et pour aller avec ça, les notes sucrées étaient au rendez-vous. On s’est autorisé quelques plaisirs comme un fondant au chocolat au bord de l’eau …rien de très typique je l’avoue !
J’y ai également goûté une citronnade délicieuse. Après être restée au soleil à bouquiner, c’était rafraichissant ! Et quand on voit les citrons pousser un peu partout, il ne fait aucun doute que les citronnades vont être parfaites !
Côté sucrerie, c’est aussi à l’aéroport que je me suis fait plaisir. Après avoir passé la douane – avec le même (beau) douanier qu’à mon arrivée ! – et avant d’accéder à la salle d’embarquement, nous sommes arrivées dans un grand hall. Là où dans tous les aéroports s’aligneraient les boutiques Duty Free et autres parfumeries de luxe, ici, se sont les pâtisseries et épiceries qui nous proposent quelques délices de la gastronomie libanaise avant de quitter le pays. Impossible d’y résister.
On repart les mains collantes de sucre et les bras chargés de boîtes de pâtisseries. Pistaches, amandes, miel, fleur d’oranger, c’est un soleil qui rayonne sur son palais quand on croque dans l’une d’elles. Je fonds, je rêve d’être adoptée par une famille de pâtissiers libanais à ce moment même.
J’en ai même apporté une boîte à mes collègues à mon retour. La boîte n’aura tenu qu’une matinée, c’est bon signe !
Rêver à ce qu’on n’a pas eu le temps de goûter
Malheureusement, une semaine n’est pas suffisante pour faire le tour de la gastronomie locale. Si cela ne tenait qu’à moi, je m’installerais au Liban pour prendre le temps de tout goûter et d’apprendre toutes les recettes !
Il y a notamment quelques spécialités que j’aurais aimé goûter ou en apprendre plus sur leur histoire.
Je pense bien-sûr au vin libanais. J’en ai bu quelques verres mais j’aurais beaucoup apprécié visiter les régions viticoles pour y découvrir des domaines et rencontrer les viticulteurs.
Il y a également les viandes. Il y a de très nombreux plats de viande mais on était tellement attirées par le poisson qu’on a totalement oublié la viande. Pourtant, les mezze à base de viande sont très réputés.
Enfin, je me dois de retourner à Tripoli. Déjà parce que j’ai été charmée par le caractère de cette ville mais surtout parce qu’il s’agit de LA ville de la pâtisserie libanaise. Et je suis totalement passée à côté de cette information. Quelle honte !
Faire demi-tour et recommencer
Finalement, après un tel parcours gastronomique, on ne peut que rêver de recommencer. La cuisine libanaise aura été un vrai coup de coeur, surprenant et dépaysant. C’est un voyage pendant lequel j’ai le mieux mangé. J’ai découvert autant que j’ai apprécié.
Je rentre en France avec de nouvelles odeurs et saveurs en tête. J’ai envie de tester de nouvelles recettes goûtées sur place mais surtout, SURTOUT, j’ai envie de retourner là-bas. Vous venez avec moi ?
4 Comments
Oh. Mon. Dieu.
Il est actuellement 1h du matin, et j’ai très TRÈS faim ! C’est fou comme tu arrives bien a retranscrire les saveurs, j’en ai l’eau à la bouche rien qu’à te lire !
Ça donne envie de faire un tour (voir deux) au Liban, et de tout goûter !
Merci beaucoup Melissa ! ça me fait super plaisir !
Il faut absolument que tu y ailles, tu vas adorer !
J’ai déjà envie d’y retourner !
Ohlala, tes photos me font saliver !!!
Merci beaucoup Jeanne ! Qu’est-ce que c’était bon 🙂 !!!