Après Batroun, les vents nous portent à Byblos, aussi appelée Jbeil. Bien qu’un peu déçue par la ville et son ambiance, Byblos reste néanmoins un incontournable du Liban, que je vous invite à découvrir avec moi.
On quitte Batroun
Nous nous levons pour la dernière fois à Batroun. Ce matin, on prend notre temps. Je me lève pour voir la préparation de Manou’ches libanais, ces petits pains plats au thym servis au petit déjeuner et dont je vous parlerai prochainement. Nous prenons le petit-déjeuner dehors, évidemment, et discutons avec notre hôte Colette.
Nous ne savons pas encore ce que nous voulons faire, nous n’avons pas encore réservé de nuits pour le soir même. Au fil de la discussion, Colette nous invite à découvrir Byblos, un peu plus au sud. Le guide indique aussi que c’est une ville à ne pas rater. Marché conclu, nous irons donc à Byblos ! Il suffit ensuite de quelques recherches sur internet et hop, nous réservons un hébergement. En plus, nous profitons d’un tarif dernière minute, tout semble parfait ! Cette fois, pour nous faciliter la tâche, nous réservons un taxi.
On se prépare, on boucle les valises et hop ! Il est temps de dire au revoir à Colette, Cloé et à ce magnifique havre de paix. Le taxi arrive finalement et nous voilà parties pour environ 45 minutes de voiture. Le taxi nous dépose alors juste devant le port de Byblos, et ce premier coup d’oeil nous en met plein la vue !
Promenade dans le port de Byblos
Nous découvrons alors que la chambre que nous avons réservée donne directement sur le port et qu’elle fait partie d’un lieu iconique de la ville : le restaurant Pepe. Tout le monde en parle quand on fait des recherches sur Byblos. Cette institution fondée en 1962 aurait participé au rayonnement du Saint-Tropez libanais. Le restaurant possède même son propre musée, avec des vestiges archéologiques trouvé par le fondateur lors de plongées dans les eaux de Byblos… Nous verrons bien ce qu’il en est ce soir puisque nous y réservons une table.
Mais d’abord, nous partons faire un tour. Nous quittons la chambre et partons marcher vers le port. Celui-ci a des airs d’Italie ou de Saint-Tropez, avec ses beaux bateaux et ses maisons en pierre claire. Il y a très peu de monde, c’est reposant. Il parait pourtant que l’été, en pleine saison, la ville est noire de monde ! Nous marchons jusqu’au bout de la jetée puis nous asseyons sur un banc. Le tour du port est finalement très vite fait.
Nous réalisons que nous n’avons que peu de temps avant de repartir pour le sud du Liban. Il va falloir faire des choix et des sacrifices concernant nos visites. En effet, nous avons envie de découvrir : la ville historique de Byblos, les grottes de la Jeita mais aussi Harissa et son téléphérique. Il faut se rendre à l’évidence, nous ne pourrons pas tout voir si nous devons repartir le lendemain.
Finalement, nous nous décidons. La visite des grottes coûte trop cher et se situe un peu trop loin, on ne pourra pas s’y rendre. Nous allons donc visiter le reste de Byblos et découvrir la région de Harissa.
Visite de Harissa
Une fois notre décision prise, on file sur l’autoroute. A pied, évidemment ! Nous commençons à être des pros de l’attrapage de bus en pleine course en même temps ! En voilà d’ailleurs un qui s’approche…et nous voilà à bord. Il fait jour cette fois, nous ne risquons pas de rater notre arrêt.
Harissa est aussi connu sous le nom de Jounieh. Ce qui nous intéresse plus particulièrement là-bas, c’est la colline de Jounieh, tout en haut de laquelle se trouve le sanctuaire de Notre-Dame-du-Liban. Et pour y accéder, il faut prendre un téléphérique ! Je suis excitée comme une puce !
Pour une fois, il y a du monde ! En effet, de nombreux pèlerins se rendent chaque année en haut du Rocher de Jounieh. Nous attendons, très peu de temps, notre tour puis montons dans une des cabines colorées. Le téléphérique démarre et nous voilà au dessus de la ville. Enfin…pas tant au dessus car nous frôlons les immeubles de très près ! Il ne faut pas être peureux ! Une fois que nous avons pris un peu plus de hauteur, nous pouvons admirer la vue qui s’offre à nous : la mer, les arbres et les montagnes. C’est magnifique. La montée dure sept-huit minutes et nous voici tout en haut de la colline.
Nous découvrons alors le sanctuaire de Notre-Dame-du-Liban, reconnaissable à sa gigantesque statue de la Vierge Marie. Les gens s’y recueillent et se promènent dans le parc pour admirer la vue. Nous découvrons également l’imposante basilic ultra-moderne qui a été construite dans les années 60 pour accueillir le nombre croissant de pèlerins et visiteurs.
Que l’on soit pèlerin ou touriste, le lieu vaut vraiment la visite. La vue est magnifique et le cadre très agréable !
Découvrir la vieille ville
Pour le retour, le bus passe juste devant l’entrée du téléphérique, pas besoin de se rendre sur la route. On grignote des pistaches et noix de cajou achetées plus tôt. Le bus nous dépose…c’est parti pour visiter Byblos ! Il faut savoir que la ville est habitée depuis plus de 7000 ans, il y en a donc, des choses à voir. Les passionnés d’histoire et d’archéologie ne seront pas déçus.
Nous traversons d’abord le souk de Byblos, on se croirait dans un film. Le lieu est dépaysant dans ses moindres détails. On devine que Byblos est une ville très festive, il y a quantité de restaurants et bars. Les personnes discutent autour d’un café dans les ruelles étroites et pavées à la perfection. Oui, je suis restée admirative du pavage des rues, c’est dire comme tout est mignon.
Nous découvrons aussi la mosquée du sultan Abdel Magid puis la cathédrale Saint Jean. Nous ne pouvons pas nous arrêter visiter les musées mais la ville en regorge ! Chaque rue présente des vestiges de l’histoire, des fossiles aux anciens grands châteaux. On réalise ce que 7000 ans d’histoire peuvent laisser en héritage ! Cette partie de Byblos me plait beaucoup et je serais bien restée plus longtemps pour en voir plus encore. Je ne suis pas la seule, car, pour une fois, nous croisons beaucoup de touristes, même des groupes scolaires ! La ville est animée mais pas trop bondée.
Et finalement, le soir tombe, nous allons pouvoir rejoindre le port et passer à table.
Manger dans un incontournable de la ville … et être déçu
Je suis difficilement déçue, mais cela arrive tout de même de temps à autres. C’est un peu le cas de Byblos et je vais vous dire pourquoi.
Tandis que j’ai adoré la partie historique de la ville, j’ai été refroidie par le port et par l’univers de Pepe Abed. Cette partie de Byblos a un côté très jet-set qui ne me ressemble pas du tout. Haut lieu du tourisme festif dans les années 70, on dirait que la ville cherche autant que possible à conserver l’ambiance de l’époque jusqu’à tirer vers le cliché. C’est ce côté faux qui m’a déplue, ce à quoi participe le restaurant où nous avons diné.
Photos prises à notre arrivée à Jbeil…mais nous y avons dîné le soir
Alors qu’il y avait foule un peu plus loin dans la ville, le port se retrouve complètement désert dès la nuit tombée. Pour l’ambiance, déjà, c’est râpé. Il n’y a personne non plus dans le restaurant. Suivant les recommandations, nous nous prêtons au jeu de reconnaître les célébrités qui posent avec le fameux Pepe sur les photos qui recouvrent tout le mur du restaurant. Nous nous installons à table. Le serveur nous accueille tout sourire, mais pas pour bien longtemps. Au moment de prendre commande, il nous impose notre repas… ça sera un poisson grillé pour deux (alors que ma maman n’en voulait pas) à choisir parmi les quelques poissons qu’il reste. Une salade fattouche et du vin.
Même si le poisson est plutôt bon, le reste n’est pas merveilleux…pour une addition très salée ! Finalement, au moment de payer, le serveur s’est même permis des propos racistes et déplacés à l’égard de la famille syrienne venue dîner à la table d’à côté ! Complètement choquées par ce qu’il vient de se passer, nous partons fâchées. Bref, je ne recommande absolument pas le restaurant; contrairement à tous les guides touristiques ! Nous aurions mieux fait d’aller profiter du centre de Byblos.
Reprendre la route
La découverte de Byblos me laisse donc un peu perplexe. J’ai adoré son centre historique dans lequel j’aurais aimé me plonger plus longtemps. Par contre, je ne recommande que peu le port. Bien que très beau, on en fait très vite le tour et il renvoie une image très superficielle. Et bien sûr, je déconseille vivement le restaurant Pepe.
Par contre, je serai très curieuse de re-découvrir Byblos l’été, lorsque la fête bat son plein !
Nous quittons Byblos le lendemain matin, avec des sentiments mitigés. Nos affaires sous le bras, nous nous préparons pour une nouvelle aventure…direction Tyre et la région sud du Liban !
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2 Comments
Je me souviens avoir admiré le jardin de ce restaurant, et ce mignon petit port. Nous avons quant à nous choisi de visiter la citadelle, manquant le souk (dommage), et nous avons très bien mangé au 1188. Nous étions à Byblos en août et nous la ville n’était absolument pas surpeuplée, c’était très agréable de s’y promener.
Oh en plein été ça doit être sublime et tellement agréable à découvrir ! Qu’as-tu pensé de la Citadelle ?