Islande, épisode 5 : Þórsmörk

…l’impulsivité n’est pas toujours un défaut !

Dans l’article précédent, je vous racontais notre déception à l’idée de ne pas pouvoir effectuer le trek du Landmannalaugar – Þorsmörk. Arrivés à Hvolsvöllur, nous remettons tous nos plans en question. Où allons-nous et avec quel budget ?
Nous nous laissons la nuit pour réfléchir et décidons de trancher le matin. Pendant le petit déjeuner, le choix est fait: nous n’irons pas dans la Þorsmörk , la forêt de Thor. L’aller retour en car est bien trop cher, ce n’est pas raisonnable. Autant partir faire le Cercle d’Or puis selon le temps qu’il nous reste remonter et laisser une chance aux fjords de l’ouest. Nous poursuivons le petit déjeuner avec un certain goût d’amertume dans la gorge. Quand soudain, on voit le car de la compagnie Trex s’arrêter à la station service pour prendre des passagers. Monsieur A et moi nous regardons et il suffit d’un « Allez, on s’en fout, on y va. On aura tout le temps de penser à l’argent quand on sera en France » pour qu’on attrape notre sac et file en direction du véhicule, notre Graale.
Un coup d’impulsivité qu’on ne regrettera pas un instant.

La route qui mène à la région de Þorsmörk est classée F-road, le car est équipé de roues énormes, on dirait qu’il est blindé ! On comprend vite pourquoi il est si imposant lorsque la route disparait partiellement et laisse place à de nombreux gués !

La vallée est située entre les trois glaciers Eyjafjallajökull au sud, Tindfjallajökull au nord et l’imposant Mýrdalsjökull à l’Est. Si les deux derniers ne vous disent peut-être pas grand chose, le premier glacier lui, est très célèbre. Oui, c’est bien le volcan du même nom, l’Eyjafjallajökull, qui est entré en éruption en 2010 et qui a bouleversé le traffic aérien pendant des jours ! 

Le trajet nous laisse entrevoir la beauté du lieu que nous nous apprêtons à découvrir. Les paysages se déclinent en une palette de centaines de couleurs. On n’en revient pas. Nous sommes entourés par les montagnes, on restera bouche-bée jusqu’à la fin du périple!

La  tente dépliée, nous partons faire une première randonnée, très simple, qui nous emmène sur les hauteurs de la montagne et offre un panoramique spectaculaire. Il règne un silence de plomb, il y a peu de vent, le temps peut s’arrêter pour nous. On se perd dans toutes ces couleurs, toutes ces formes. Des arbres, des glaciers, des roches, c’est comme si tous les éléments s’étaient rencontrés ici.
La pluie commence à tomber finement alors que nous rejoignons le camping pour faire une pause.
Très rapidement, nous repartons. Nous décidons de faire une randonnée plus difficile cette fois. On marche, on se faufile, on escalade, on crapahute, on se trempe les jambes dans les fourrés mouillés, on s’imagine refaire la quête de l’anneau du Seigneur des Anneaux. On s’arrête. On observe. On admire.
On ne sent même pas le froid et la fatigue qui s’installent, on veut en voir toujours plus. C’est extraordinaire!

On décide de  dîner en regardant le soleil jouer à cache-cache avec les montagnes. Nous n’avons plus de gaz dans le réchaud, tant pis, c’est un cadre bien trop beau pour le salir de nos plaintes…
Le matin, la pluie est de retour. Le car arrive bien trop tôt, on aimerait ne pas le prendre et s’installer là pour toujours ! On rencontre quelques randonneurs qui ont eu le courage ( et l’équipement) pour réaliser les 4 jours de rando malgré les mauvaises conditions météo. Ils sont épuisés, mais heureux ! L’occasion pour nous de les féliciter!
Le retour se fait vite et nous retrouvons petit  à petit la réalité. Les jours qu’ils nous restent en Islande se comptent désormais sur les doigts des deux mains : 8 jours.
Au programme : découverte du Cercle d’Or et conquête de Reykjavík.

Aimez. Partagez. Voyagez !