Liban : Batroun, coup de coeur libanais

Batroun, situé à 54km au nord de Beyrouth, est la première étape de notre voyage au Liban. Pour moi, la ville est un vrai coup de coeur que je vous invite à visiter si vous voyagez dans le pays. Laissez-moi vous raconter pourquoi !

De Beyrouth à Batroun

Après notre première journée à Beyrouth,  nous refaisons déjà nos sacs. Aujourd’hui, direction Batroun ! Les deux Françaises rencontrées hier nous ont bien expliqué comment prendre le bus, cela ne devrait pas être très compliqué… quoique ! Motivées comme jamais, nous quittons l’hôtel et commençons à marcher en direction de la gare Charles Hélou. Il n’y a pas de train au Liban, la gare est bien-sûr une gare routière.

Nous longeons la corniche et continuons toujours tout droit. Les taxis nous klaxonnent tous pour nous proposer une course. Nous refusons, toujours aussi déterminées à atteindre la gare. Et puis, petit à petit, le décor change. Les quartiers neufs s’éloignent, les appartements laissent place à une zone plutôt industrielle… D’ailleurs, les quinze minutes à pied qu’on nous avait indiqué se transforment en trente minutes. Tiens, ne serions-nous pas perdues ?

Heureusement, un vieux monsieur arrive et nous dit, dans un mélange de français-espagnol-portugais, qu’il peut nous y emmener, à Batroun ! Bon … le guide indique bien de toujours prendre les taxi avec une plaque d’immatriculation rouge. Ce n’est pas le cas. Le monsieur insiste légèrement et on est quand même un peu perdues… Alors va pour cette fois ! On grimpe dans sa voiture et c’est parti ! On n’aura donc pas vu la couleur de la gare mais au moins, nous arriverons à Batroun.

La route se fait facilement, on discute avec notre chauffeur improvisé tout en savourant le paysage. La route sépare d’un côté le littoral et de l’autre la montagne. Qu’on regarde à gauche ou à droite, la vue est totalement différente ! Finalement, la silhouette de Batroun se dessine au loin. Cependant, ça ne veut pas dire que nous sommes enfin arrivées …

Découvrir enfin notre nid douillet

Nous entrons enfin dans Batroun et c’est là que tout commence. Nous ne savons pas exactement où se trouve la maison d’hôte que nous avons réservée, il n’y a ni nom de rue ni adresse exacte. On demande autour de nous, faisons quelques allers-retours dans les rues étroites de Batroun. Je capture au passage quelques images qui me laissent penser que la ville va beaucoup me plaire.

Finalement, nous arrivons à passer un coup de téléphone à notre hôte. La maison est à l’extérieur de la ville. Trente minutes et plusieurs tours et détours plus tard…nous parvenons à l’atteindre. Mais bien sûr, le chauffeur demande plus que ce qui avait été convenu au départ… On n’avait pas prévu de s’emmêler les pinceaux comme ça ! Après avoir débattu à l’aide de notre hôte, nous finissons par convenir d’un prix. La voiture repart et nous regagnons, très gênées, notre chambre. On ne recommencera plus…Morale de l’histoire : il aurait été bien plus sage de prendre un taxi depuis l’hôtel pour atteindre la gare et prendre le bus. Deuxième morale de l’histoire : on ne montera plus dans une voiture comme ça, c’est entièrement de notre faute. Troisième morale de l’histoire : toujours prendre l’adresse avec soi !

Heureusement, nous sommes arrivées à bon port et la beauté du lieu nous fait très vite oublier la petite altercation. C’est un vrai havre de paix que nous avons trouvé sur le site de L’Hôte Libanais. Comme c’est la saison basse, il n’y a personne à part notre hôte Colette et deux Italiennes avec qui nous sympathisons. La maison est magnifique. La vue, à couper de souffle. Nous allons vraiment pouvoir décompresser !

Une plongée dans l’histoire

Après s’être installées, il est temps d’aller visiter Batroun. Les deux Italiennes, Valeria et Francesca, partent en même temps et nous proposent de nous déposer en chemin. Et là, la magie opère. Batroun est magnifique. Nous arrivons d’abord devant la mer d’un bleu délicieux dans lequel j’ai très envie de plonger. Au loin, d’anciens bâtiments se jettent dans l’eau en se mélangeant aux rochers. Nous longeons le bord de l’eau puis rentrons dans les ruelles étroites de la ville. Nous arrivons soudain devant une église dont les voutes laissent voir l’horizon. On apprendra ensuite qu’il s’agit d’une très ancienne église orthodoxe.

Les passionnés d’histoire adoreront Batroun. La ville recèle un trésor du passé qu’il ne faut pas rater. Les vagues sont en effet brisées par un mur qui ceint une bonne partie de Batroun. Ce mur encore debout n’est pas insignifiant puisqu’il remonterait à l’époque phénicienne ! Batroun compte en effet parmi les villes les plus vieilles du monde ! Je reste pensive. Le paysage est à couper le souffle, je me dis que tant de personnes se sont tenues là aussi à l’observer à travers les âges. Je me sens toute petite !

En remontant encore, nous tombons sur un shooting photo de mariage. La mariée dans sa robe rose bonbon pose devant le soleil couchant… Puis, nous atteignons le port. Quelques jeunes boivent une limonade, tandis que des personnes âgées discutent en regardant les bateaux. On se promène et surprise ! Nous tombons sur un drôle d’ami…un pélican tout rose ! Il n’est pas farouche et se laisse approcher ! C’est adorable. Nous retournons ensuite dans le dédale de rues. Il y a de très nombreuses églises toutes plus belles les unes que les autres.

A la rencontre des habitants de Batroun

Au milieu d’une des rues, nous croisons des personnes âgées installées à l’entrée de leur maison et qui sirotent un café tout chaud. Elles nous saluent et nous invitent à se joindre à elle. Elles nous demandent d’où nous venons et bien-sûr, pour quelles raisons nous sommes au Liban. C’est à ce moment que nous gouttons notre premier café libanais. Versé très chaud dans une toute petite tasse, le café sent délicieusement bon. Il est très épais, c’est surprenant. On le goûte sans sucre, on se brûle un peu la langue mais ce café est vraiment bon. Nous discutons avec les trois personnes et partageons un très chaleureux moment. Ce n’est pas tout le monde qui inviterait deux inconnues à boire le café !

Si vous visitez Batroun, ne vous promenez pas uniquement le long de la mer. Prenez en effet le temps de vous aventurer plus profondément dans les rues. Si vous n’avez pas le sens de l’orientation, comme moi, cela ressemblera un peu à un labyrinthe. Les ruelles sont étroites et recèlent parfois de drôles de surprises, comme ces gravures au dessus d’une grande porte de bois. On capte des odeurs de pins, de narguilé et de thym. Parfois, un morceau de nature se taille une brèche dans tous ces murs et on aperçoit la mer et le ciel qui rosit. Il y a très peu de bruit, pas de circulation, pas d’élément qui parasite notre découverte. Et mon estomac se réveille alors…

Où manger ?

Vient enfin l’heure de manger. Nous reprenons la direction de la mer. Avant de manger, nous attend un coucher de soleil sublime. Je pense que c’est l’un des plus beaux que j’ai vu de toute ma vie. Le soleil descend à toute vitesse, nous éblouit de ses nuances de roses qui se fondent dans le bleu de la mer. Seule la silhouette de toutes petites embarcations de pêches brise l’horizon. J’aimerais bien voir ce que voient ces pêcheurs, au milieu de l’eau. Sont-ils eux aussi, aussi émerveillés que moi devant ce spectacle, même après l’avoir vu tous les jours ? Je suis sûre que oui.

Une fois la nuit venue, nous passons à table. Mais où manger à Batroun ? Voici quelques idées des gourmandises auxquelles nous avons eu le droit.

Chez Maguy.

Nous y sommes allées sur les recommandations de notre hôte. C’est un très beau restaurant qui se jette dans la mer. Littéralement, puisque vous pouvez manger sur un rocher entouré d’eau ! Nous ne nous y sommes pas risqué mais avons pris place sur les tables aux toiles cirées colorées. Et là, le spectacle a commencé ! Saint Jacques, petits poissons frits, fattouche et gambas grillées nous sont servies. Avec un verre de vin libanais, évidemment ! C’est un régal et puisque nous sommes en saison basse, nous sommes les seules !

Ray’s.

Envie d’un petit snack simple mais tout de même délicieux ? C’est chez Ray’s qu’il faut s’arrêter ! Nous nous y sommes arrêtés le deuxième soir après une grosse journée à Tripoli. La cuisine y était bonne, l’ambiance calme (en même temps…on était presque les seules dans toute la ville !) mais surtout, la vue sur la mer était encore une fois divine !

Le Marin.

Pour tout vous dire, je n’y ai pas mangé. Cependant, il m’a fait saliver pendant tout notre séjour à Batroun. Là, on vise dans du haut standing culinaire. Plusieurs raisons m’ont donnée envie de m’y installer. D’abord, l’entrée du restaurant : une magnifique baie vitrée gigantesque sur tout un arc brisé. Ensuite, la terrasse sur pilotis au dessus de la mer. On peut manger au dessus de l’eau ! Enfin et surtout, la carte ! C’est le plus ancien restaurant de poisson de Batroun. Leur spécialité est le poisson cru mariné dans de l’huile, du citron et du piment. Pour résumer, si vous avez envie de vous faire plaisir (et de faire chauffer la carte bleue) et de vous régaler dans un cadre à tomber, allez-y…vous me direz si vous avez aimé !

 

Après une première belle journée à Batroun, nous regagnons notre maison d’hôte. Nous nous reposons et discutons avec notre hôte Colette, très accueillante et chaleureuse. Le lendemain, après un fabuleux petit-déjeuner libanais, nous nous aventurerons à Tripoli. Au retour de cette escale, nous profiterons encore d’une douce soirée à Batroun jusqu’au lendemain matin, lorsque nous prendrons la route du sud ! A suivre …

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