Notre aventure au Liban touche à sa fin. La dernière étape du voyage est Tyre, au sud du pays. Il nous faut une demi-journée pour rejoindre cette ville depuis Byblos. Nous avons prévu beaucoup de repos pour ces deux derniers jours, laissez-moi vous raconter.
De Byblos à Beyrouth…
Après un bilan mitigé de la visite de Byblos, nous bouclons nos valises et prenons la direction de l’autoroute, à l’extérieur de la ville. Notre objectif aujourd’hui est de nous rendre à Tyre, tout au sud du Liban. Nous allons devoir nous armer de patience car il y a de la route ! On monte dans un premier bus, direction Beyrouth ! Nous somnolons un peu et le premier trajet passe très vite.
Nous arrivons à Beyrouth et descendons à la gare Charles Helou – oui, celle que nous cherchions au tout début de notre voyage ! Il faut savoir qu’à Beyrouth, les bus qui partent de la gare Charles Helou desservent le nord du Liban uniquement. Pour aller au Sud du pays, il faut aller à la gare Cola. C’est là que nous devons donc nous rendre maintenant. « Cola », c’est justement ce qu’on entend crier autour de nous, par plusieurs conducteurs de mini-bus. Nous montons dans un premier, puis on nous fait signe de prendre place dans un second.
Le mini-bus nous dépose à un feu en nous indiquant être à la gare Cola. On traverse la route tant bien que mal et cherchons les bus qui partent pour Tyre…Sans succès. Un taxi finit par nous dire que pour aller à Tyre, il faut aller à l’extérieur de Beyrouth, bien plus au sud. Il se propose de nous y conduire pour 1000 livres. Hop, c’est parti pour notre troisième véhicule.
Puis de Beyrouth à Tyre
Cette fois, nous tombons dans les bouchons. Ça conduit dans tous les sens ! Les conducteurs n’utilisent pas leurs clignotants, mais sortent plutôt leur main par la fenêtre et se font signe les uns les autres. Une main levée signifie « arrête-toi, je passe », une main secouée « c’est bon, tu peux passer » etc. Il faut s’imposer et ceux qui me connaissent peuvent imaginer ma tête à ce moment là !
Après 15 minutes de route, le taxi nous dépose. Le conducteur sort même pour nous trouver deux places dans un bus et négocier le prix pour nous. Nous nous installons, il y a un monde fou, on se sert les uns contre les autres. Et nous repartons, dans les bouchons ! Alors que nous roulons au ralenti sur l’autoroute, une voiture passe à côté de nous, les passagers nous regardent et ouvrent leur fenêtre pour parler à notre conducteur. Celui-ci nous traduit alors que nous sommes « les plus belles qu’ils aient jamais vu » et que ma maman devait être « sacrément belle quand elle était plus jeune » !
Après environ deux heures de route, on nous annonce que nous sommes à Tyre ! Il faut avouer que nous avons un peu mal aux fesses, nous étirer nous fera du bien. Une fois dehors, nous demandons notre chemin et… il faut encore prendre un taxi ! Nous sommes à l’extérieur de Tyre, il faut rejoindre la vieille ville. Mais nous terminons tout de même par trouver notre chambre d’hôte !
Un nouvel havre de paix
Et quelle chambre d’hôte ! Nous avons réservé deux nuits à Tyre sur le même site internet que pour le petit paradis où nous avons séjourné à Batroun. Là encore, nous nous sommes fait plaisir ! L’endroit est sublime puisqu’il s’agit d’une maison datant du début du 20ème siècle qui a été rénovée. La pièce principale laisse entrevoir la beauté des différentes chambres.
Nous avons le plaisir de découvrir notre chambre et ses chaudes teintes rose-orangées. Il y a même une baignoire !
La soirée est encore loin, mais nous avons déjà terriblement hâte d’aller dormir !
Cerise sur le gâteau, le lieu possède un petit jardin adorable – accessible par la plus belle porte que je n’ai jamais vue – dans lequel on peut boire un café ou prendre le petit déjeuner…bref, encore un petit havre de paix !
Prendre ses marques
Toutefois, nous ne sommes pas parties à Tyre pour seulement y dormir ! C’est parti pour en voir un peu plus de la ville. Cependant, nous décidons d’y aller doucement et restons autour de la vieille ville.
On emprunte alors les nombreuses petites ruelles qui se croisent et se recroisent. Première chose que je remarque et qui me plait beaucoup, il y a des chats partout !
Sur le chemin, nous découvrons de nombreux édifices religieux, musulmans comme chrétiens. Les rues sont calmes, quelques enfants jouent au ballon. Il règne dans Tyre comme une grande timidité, la festivité des autres villes que nous avons visité au Liban semble lointaine. Il faut savoir que Tyre – aussi appelée Sour – a beaucoup souffert lors du conflit de 2006. Nous croiserons d’ailleurs plusieurs véhicules de l’ONU et rencontrerons plusieurs personnes travaillant pour des ONG dans les camps de réfugiés de la région.
Finalement, notre promenade nous entraîne jusqu’à la côte, comme toujours. Nous longeons la mer, peu fréquentée et croisons quelques pêcheurs. Cela nous mène bien évidemment jusqu’au phare de Tyre, puis au vieux port où nous retrouvons enfin de l’animation. Beaucoup de personnes sont en terrasse et profite de la douceur du soir…
Un peu de repos ne fait pas de mal !
Après une bonne nuit dans notre petit nid douillet, nous pouvons profiter d’une nouvelle journée à Tyre ! Nous commençons par découvrir une autre portion de la vieille ville que nous n’avons pas vu la veille. Le décor change complètement de ce que nous avons vu hier. Les façades des maisons sont très colorées et fleuries, l’ambiance est charmante ! On repère au passage quelques restaurants pour le soir.
Puisqu’il fait très beau aujourd’hui, nous décidons que nous avons le droit de ne rien faire de notre début d’après-midi. Direction la plage ! Nous trouvons alors un petit coin de sable isolé sur lequel nous installer. Plusieurs personnes se baignent. Je trempe mes jambes dans l’eau puis m’allonge lire. Il y a même un copain chat que se pose contre moi !
En fin d’après-midi, nous retournons autour du phare, au pied duquel s’est installé un grand hôtel-restaurant. Nous allons sur la plage attenante et discutons avec quelques personnes. Ma maman s’essaie même à la shisha !
Il y a pourtant beaucoup de choses à voir à Tyre, il nous faudra revenir pour les découvrir ! Il y a notamment le musée de la ville mais surtout un très grand site archéologique !
La gourmandise non plus !
Alors que nous sommes restées calmes sur l’exploration de la ville, nos papilles, elles, n’ont pas chômé ! Nous nous sommes effectivement bien régalées. Tellement que j’en ai souvent oublié de prendre des photos ! Nous avons commencé par manger dans le restaurant qui sera mon coup de coeur de Tyre : Tony’s.
Ce restaurant est tout petit et donne sur le port, les places doivent être très chères en pleine saison ! En plus de jouir d’une situation géographique privilégiée, le restaurant propose une cuisine simple mais délicieuse. Je crois ne jamais avoir mangé aussi frais. Tony, le gérant du restaurant, nous propose ses poissons directement dans son frigo. On craque pour les crevettes grillées qu’il part préparer. On se laisse tenter par des frites mais surtout, on mange enfin notre premier vrai taboulé libanais ! Et c’est incroyablement bon ! C’est frais et aucune saveur ne prend le dessus sur une autre. Si vous avez l’occasion de visiter Tyre, c’est là qu’il faut aller !
Nous sommes également allées à Al Fanar, au pied du phare, pour boire une citronnade fraîche en journée. On y a aussi dîné le soir. Au menu aubergines grillées, pommes de terre rôties, rikakats (cigares de fromages). C’est bon, mais pas exceptionnel, je pense qu’il y a de meilleurs restaurants dans les parages. Par contre, on y va pour la situation : on mange sur une terrasse qui se jette dans la mer !
Je me serais bien laissée tenter par les terrasses du vieux port pour boire un café dans la journée, mais nous n’avons pas pris le temps de le faire. Une prochaine fois !
Faire ses valises et prendre la route pour la dernière fois
Finalement, nous retrouvons notre chambre pour une deuxième et dernière nuit. Nous avons bien profité de la douceur de Tyre. Ralentir le rythme est aussi très agréable et je pense que nous avons bien fait de réserver ces moments de tranquillité pour cette ville et pour les derniers jours du voyage. Après tout, ça serait dommage de retourner au travail fatigué !
Notre dernier jour est arrivé, nous sommes déjà vendredi. Nous faisons nos sacs et prenons le petit déjeuner. Nous pensions pouvoir prendre le temps pour aller voir le site archéologique avant de partir mais ça ne sera pas le cas. Nos hôtes nous expliquent que le vendredi, jour de prière, est souvent très tendu dans les villes. Il faut être plus prudent qu’à l’habituel. En plus, de nombreuses personnes ne travaillent pas, il risque d’y avoir moins de taxi et de bus… On écoute notre hôte et prenons la route. Finalement nous trouverons un bus sans aucun problème. Au programme, un bus, puis un taxi et enfin un service pour atteindre le centre de Beyrouth !
Nous laissons Tyre derrière nous et retrouvons les rues que nous avons déjà arpentées. Un petit air de nostalgie s’installe. Cette semaine nous aura semblé bien plus que sept jours. Demain, nous prendrons l’avion pour retrouver la France…
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