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Cela faisait longtemps que je n’avais pas publié de portrait de voyageur. C’est pourtant un thème qui me plait beaucoup, j’essaierai d’être plus régulière si cela vous plait aussi.
Aujourd’hui j’aimerais vous présenter Brydie, une Australienne, comme Whitney que je vous présentais précédemment. J’ai rencontré Brydie lors de mon escapade à Barcelone. L’avantage des auberges de jeunesse, c’est que le lieu est propice aux rencontres internationales et les profils que l’on croise sont souvent passionnants.
J’ai rencontré Brydie le lendemain de ma première nuit. Je n’avais pas dormi à cause des ronflements d’un voisin, la conversation a donc commencé autour de qui cela pouvait-il être. Très vite, le récit des dernières aventures de Brydie m’ont fascinée. Elle a généreusement accepté de me raconter son histoire. Voici son portrait de voyageuse.
Brydie est une Australienne de Melbourne. Après avoir fini l’université, elle a décidé de partir en voyage, comme cela se fait beaucoup dans son pays. Cependant son itinéraire est très original. Elle a en effet décidé de partir en Europe pour effectuer le pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle. Après cette aventure physique et psychologique, elle a pris la route du Portugal et du Maroc, accompagnée de son copain venu la rejoindre quelques semaines. Elle a ensuite repris la route seule, en direction de Barcelone. Notre rencontre s’est donc faite lors de la dernière étape de son périple. Elle reprenait un vol retour pour l’Australie le même jour que moi.
Le chemin de Compostelle n’est pas une route que l’on prend tous les jours, ni un choix de voyage qui nous prend à tous de faire. Alors que l’idée me trotte en tête depuis quelques temps, son témoignage est des plus enrichissants. Elle me raconte qu’elle a commencé à voyager depuis ses 9 ans. Petit à petit, c’est devenu un véritable mode de vie. Après avoir tant voyagé en famille, elle a eu envie de partir seule. En effet, elle s’est rendue compte que rester trop longtemps au même endroit l’ennuyait après un certain temps. Elle avait attrapé le syndrome du voyageur. Elle avait soif de découvrir des cultures et de nouvelles langues, en un mot : d’apprendre.
Au fil de la discussion j’apprends que son premier voyage seule a eu lieu en 2012, quand elle s’est envolée pour six semaines au Cambodge pour réaliser une mission de volontariat. Cette expérience a confirmé ce qu’elle avait toujours ressenti au fond d’elle : les rencontres et les nouvelles perspectives qu’offrent les voyages sont les plus importantes pour elle. Ce premier voyage était aussi bien un défi à relever qu’un enrichissement personnel. Elle a pu tisser des liens forts pendant cette première aventure seule et cela a marqué le premier pas d’une longue série d’escapades. Elle s’envolait ensuite pour la Thaïlande pendant quatre semaines l’année suivante pour randonner.
Mais ce n’est pas tout. L’année suivante, elle partait vivre une aventure exceptionnelle de deux mois. Elle est en effet partie pour trois semaines au Népal puis quatre semaines en Inde, d’abord seule, ensuite accompagnée par un petit groupe. Elle résume ce voyage en exprimant la rencontre de sentiments contradictoires : la fascination, la frustration, la joie, la tristesse, la soif de découvrir et le trop plein d’émotions. Partir en Inde, dit-elle, c’est en prendre plein la vue. On rencontre tellement de personnes, on sent tellement d’odeurs, on entend tellement de bruits… Il faut être prêt à côtoyer l’extrême pauvreté et affronter le choc culturel, ce qui peut déclencher beaucoup de stress, de réflexion et à terme, de joie.
Pour elle, la meilleure partie du voyage se trouve quand on se rend compte du moment présent. Quand on est là, le souffle coupé par un paysage ou un petit détail. C’est là que l’on se dit « je suis là, j’y ai tellement pensé et ça y est, je le vis, je vis ».
C’est justement pour cela qu’elle est partie faire le pèlerinage de St Jacques de Compostelle. Elle souhaitait s’y rendre depuis très longtemps et s’est jeté à l’eau quand elle en a eu l’occasion. Elle a compris pourquoi elle souhaitait faire cette marche au bout de deux semaines sur la route. En discutant avec un pèlerin espagnol, elle s’est rendue compte qu’elle ressentait le besoin de s’éprouver physiquement et psychologiquement. Elle venait de finir ses études et souhaitait grandir encore un peu.
Brydie s’est alors écrit une lettre à elle même en se donnant de nouveaux objectifs : être plus centrée sur elle-même, moins se projeter dans l’avenir, être moins angoissée pour vivre l’instant. L’aventurière s’est dit que le jour où elle voyagera sans se demander quelle serait sa prochaine destination, alors elle aura réussi ce travail. La route de Compostelle était belle et difficile. Certains soirs, fatiguée de sa journée, elle trouvait toujours la force de se dire « j’ai mal partout mais finalement, ce n’est rien, je suis prête à le refaire demain ».
Après ces onze semaines de voyage, il est temps pour elle de rentrer. Elle est désormais prête à chercher du travail, certainement un poste d’enseignante auquel elle a postulé le jour même de notre rencontre.
Finalement, lorsque je lui demande de se décrire en un mot elle m’indique « rayonnante » et je pense qu’elle a trouvé le bon mot. C’est une personne qui, en si peu de temps, a su me transmettre beaucoup de belles énergies et une envie encore plus dévorante de chausser mes chaussures de marche et prendre la route.
Retrouvez les aventures de Brydie sur Instagram 🙂
Aimer. Partager. Voyager !
Si cette idée de portrait de voyageurs vous plait, n’hésitez pas à me le dire dans les commentaires. J’ai créé une catégorie « portrait » dans le menu, de nombreuses histoires s’y retrouveront bientôt !
It’s been a while since I last published the first and only traveler portrait. Yet, it is a topic I really enjoy, I’ll try and write some more if you enjoy it too.
Today, I’d like to introduce you to Brydie, an Australian traveler, like Whitney who I previously wrote about. I met Brydie during my city trip to Barcelona. The perks of staying in an hostel is that you make many international meetings and the people you meet are often fascinating.
I met Brydie on my second day in Barcelona. I couldn’t sleep the night before as someone in the dormitory was loudly snoring, so we start chatting about who it could be. Quickly, her latest adventures in Europe caught my attention. She generously accepted to tell me her story. Here is her traveler portrait…
Brydie’s Australian, from Melbourne. After graduating, she decided to travel the world, as many young people do after uni. However, her journey is quite more original. She indeed decided to go to Europe to walk the trail of Santiago of Compostella. After this physical and psychological experience, she hit the road to Portugal and Morocco with her boyfriend who joined her for few weeks. She then traveled back on her own, to Barcelona. We met during her last stop, she was taking her flight back to Australia on the same day as I returned home.
The trail of Santiago isn’t a walk we decide to take everyday, nor a trip idea that we all come to at some point. Since I have had the idea of doing it for quite a time now, her testimony is very interesting. She started traveling when she was about nine. It then gradually became a new way of life. After a lot of family trips, she took the decision to travel on her own. She realised that she couldn’t stay at the same place for too long, she had caught the traveler’s syndrome. She was always looking forward to discovering new cultures and languages, in a word : to learn.
Speaking with her, I learned that her first solo trip was in 2012, when she flew for a six-week-volunteering experience in Cambodia. This experience confirmed what was buried inside her : meetings and new perspectives enabled by travels are the most precious things. This first trip was a challenge and a rich lesson. She could make strong relationships and it started her long series of travels. The next year, she went to Thailand to hike for four weeks.
But that is not over, the year after, she was about to live an incredible two-month adventure. She went for three weeks to Nepal, followed by four weeks in India. She was alone at first and then travelled with a small group of people She sums up her trip by expressing the many feelings she experienced at the same time: fascination, frustration, happiness, sadness, the need to see more and the feeling of being emotionally overwhelmed. Visiting India, she explains, is experiencing so much at the same time. You meet many people in the streets, you smell so many odours and hear so many noises… You have to be ready to face extreme poverty and accept deep cultural differencies which can be source of a lot of stress, introspection and in the end, a lot of joy.
To her, the best part of travelling is that moment when you figure out that you are actually living in the moment. When you stand still, your breathe taken by the landscape or a small detail. That is when you say to yourself « I am here. I thought about it so much before and here it is, I am living it and I am alive ».
That’s exactly why she decided to do the trail. She had thought about it for a long time and finally dared when she had the opportunity. She understood why she was doing it about two weeks after starting her journey. While she was chatting with a Spanish pilgrim, she realised she needed to challenge herself both physically and spiritually. She just finished uni and wanted to keep growing.
Brydie wrote herself a letter giving herself some life goals : be more self centered, be more in the present, less anxious and stop being in the futur, planning ahead without enjoying what she was experiencing. The traveler thought that the day she would travel without thinking of her next destination, well, that’d mean the succeeded. The journey on the Camino was as hard as beautiful. On some evenings, she felt tired and aching but still, she remained strong enough to feel that she was already ready for another day.
After these eleven weeks of travel, it is time for her to go home. She is ready to start looking for a job, maybe a teacher position she applied for the day we met…
In the end, when I asked her to describe herself in a word, she said « sunny » and I think she was right. It was someone who, in so little time, transmitted many good vibes and made me want even more to put my hiking shoes on and take the road :)!
Keep following Brydie’s adventures on Instagram!
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