Escapade lettone : explorer la Lettonie

C’est parti pour un road-trip à travers la Lettonie !

Je vous parlais il y a peu de Riga, première étape de notre voyage dans ce pays balte. Plutôt que de passer la totalité de notre séjour à arpenter les rues de la capitale, nous avons choisi de louer une voiture et de nous aventurer un peu plus profondément dans le pays. C’est donc parti pour trois jours de road trip à travers la Lettonie !

Nous avons décidé de récupérer la voiture à l’aéroport. En effet, cela nous évite de payer les frais d’abandon au retour et l’aéroport se trouve à quelques minutes en bus du centre de Riga : facile ! Et, belle surprise, nous sommes surclassés ! A nous la voiture automatique ! Je n’ai pas suffisamment d’ancienneté sur mon permis (longue histoire, l’obtention du permis !) donc je ne conduirai pas notre destrier de voyage, mais je suis excitée comme une puce quand on apprend la nouvelle.

Le temps de signer les papiers, de récupérer la voiture et hop ! Nous voici enfin sur les routes de la Lettonie !

Jūrmala : le Saint-Tropez letton

Premier arrêt de ce périple : la mer ! On ne se refait pas et, si je peux voir la mer, j’y cours. En plus, ici, c’est la Baltique ! Une mer qui, dans mon imaginaire, parait si lointaine et si glaciale. On se doit d’aller la voir. Nous voici donc partis, à une vingtaine de minutes de Riga, à la découverte de Jūrmala. Il s’agit de LA station balnéaire de Lettonie. L’été, c’est le rendez-vous des plaisanciers.

On se gare et on ne peut que remarquer le nombre énorme de voitures immatriculées en Russie. Il y en a partout ! Nous découvrons ensuite les jolies maisons en bois colorées de la ville. Il pleut légèrement, mais ça passe vite.
On apprend que dès le XIXème siècle, les poètes et les adeptes des cures thermales venaient ici se reposer. Par la suite, Jurmala est devenue LA destination des hautes sphères soviétiques.

Aujourd’hui, la ville est fréquentée par les Russes (CQFD), les Finlandais et les Suédois fortunés. Et ça se devine, il y a un côté Côte d’Azur – Saint Tropez dans la ville. Entre la promenade, les restaurants chics, le spa et les villas, on ne sait pas où donner de la tête !

Nous suivons le flot de touristes et arrivons enfin devant notre objectif : la mer ! Je suis tellement heureuse de la voir enfin !

Toutefois… on remarque vite que très peu de personnes s’aventurent dans l’eau. On note aussi que la plupart des gens ne s’assoit pas sur le sable mais sur des bancs installés sur la plage. Finalement, la majorité des visiteurs se promène sur la plage et ne se pose pas. Mais impossible de résister, il faut que je goute l’eau. Je m’aventure au bord et … OK, elle est glaciale ! Je n’irai pas plus loin que les mollets ! Mais quand même, je me suis presque baignée dans la Baltique.

Comme il se remet à pleuvoir, nous remontons dans la ville. On s’arrête pour manger puis nous reprenons la route. Nous ne partons pas très loin puisque nous nous arrêtons quelques kilomètres plus tard.

Instant nature : le Parc naturel de la Dune de Rags

A quelques minutes de Jūrmala, changement de décor ! Nous arrivons au Parc naturel de la Dune de Rags. Les maisons de bois ont été remplacées par une grande forêt de pins et la promenade par une longue passerelle.

Le lieu est totalement vide ! On se laisse porter en suivant la passerelle qui se faufile entre les arbres dont l’odeur nous enivre. On écoute les arbres immenses et minces craquer. C’est à en oublier que la ville est si proche ! Après quelques kilomètres, la passerelle cesse et la forêt s’éclaircit. Encore quelques pas et nous voici à nouveau sur la plage !

Quelques rayons de soleil nous accueillent. Nous marchons un peu puis rebroussons chemin. Riga nous semble très loin !

Après cette petite randonnée qui nous a donné très envie d’en voir encore plus de la Lettonie, nous reprenons la voiture. Nous avons le temps d’effectuer une troisième visite. Malheureusement, je me révèle être un très mauvais GPS et nous n’atteindrons pas notre destination… Je nous fais rater plusieurs sorties… On préfère rentrer à Riga et retenter le lendemain.

Visiter un ancien camp de concentration

Le lendemain matin, nous n’allons pas chaumer, il y a tant de choses que nous souhaitons découvrir. La première escapade de la veille nous a confirmé que la Lettonie possède de très belles surprises.

Notre première étape du jour; et celle que nous devions réaliser la veille, est chargée d’histoire. En effet, la Lettonie a subi tour à tour l’occupation nazie puis soviétique avant de recouvrer son indépendance en 1991. Lors de la présence nazie sur son sol, la Lettonie a perdu une grande partie de sa population juive qui vivait autour de Riga. Aujourd’hui, il est possible de visiter un mémorial sur l’ancien site d’un camp de concentration.

Nous avons décidé de nous y rendre, mais en laissant toute caméras dans la voiture.

Nous arrivons donc dans la matinée au Mémorial de Salaspils. Le site est presque désert, le soleil brille timidement. Après avoir passé une grande porte de pierre, nous découvrons un champs dans lequel se dressent d’immenses statues de pierres. Tout autour, les anciennes baraques des déportés sont marquées sur le sol. Nous les suivons, les yeux rivés sur les statues. Leurs expressions, leur symbole, nous prennent à la gorge. En fond sonore, un métronome bat la mesure. Nous en avons des frissons. Nous ne trouverons pas les mots, que bien après être partis.

La région de la Gauja : un raté …

Nous reprenons la route pour découvrir la région de la Gauja. Pour commencer, nous nous arrêtons à Sigulda pour boire un café et manger. Il y a sur place tout un ensemble de parcours et itinéraires à faire à pied ou en voiture. Certains sont très courts, d’autres plus long et permettent de découvrir tout ce que la région possède.

Il y a surtout une activité que je souhaite faire : le téléphérique au dessus de la Gauja ! J’adore les téléphériques ( cf. au Liban) alors, quand il survole une vallée boisée comme celle-ci, impossible de résister ! Oui mais … mais le téléphérique ferme quand on arrive ! On nous explique que nous pouvons prendre le téléphérique pour traverser mais pas pour le retour ! Sauf que la voiture nous attend sagement… C’est donc raté !

…Mais de belles surprises

Mais heureusement, on se rattrape en visitant la vallée. On en prend plein les mirettes ! En descendant la route que nous avions empruntée pour le téléphérique, nous passons devant un parking. On se dit que c’est certainement le signe qu’il y a des choses sympa à voir. C’était la bonne chose à faire !

Nous découvrons tout d’abord la grotte de Gütman, d’une hauteur de 10 mètres pour 19 de profondeur. Je me sens minuscule ! Le plus impressionnant avec cette grotte, ce sont les innombrables inscriptions laissées par les visiteurs au fil des siècles. Sous forme d’armoiries, certaines datent du 17ème siècle ! Oui oui, du 17ème siècle… Ce qui me laisse songeuse, est-ce que dans le futur les tags laissés dans les toilettes de bar seront photographiés par des touristes ?

Ensuite, nous longeons un chemin qui part de la grotte vers un marais et commençons une petite randonnée dans les hauteurs. Ça grimpe fort (enfin pour moi), mais le paysage boisé est sublime. Une lumière incroyable perce entre les branches. On croise même une petite vipère qui se réchauffe au soleil !

On apprécie d’autant plus le cadre qu’il n’y a personne dans les parages ! Au point où nous nous demandons si nous ne nous sommes pas perdus… Mais non ! On savoure le calme qu’offre le parc national et rejoignons, bien trop tôt, la fin du circuit.

Faire un bond dans le passé : le Château de Turaida

Toujours dans la même localité, nous avons visité le château de Turaida. On traverse un immense parc parsemé de sculptures puis arrivons devant ce château…datant du 13ème siècle. Nous sommes déjà attirés par sa couleur rouge mais aussi par sa grande tour, qui pressent un très beau point de vue. Et ça se confirme ! Après avoir monté ses nombreuses marches (expérience déconseillée aux claustrophobes), à vous le parc national de la Gauja à perte de vue !

Alors que le lieu se prête parfaitement à la rêverie et aux contes de fées, nous apprenons l’existence d’une triste légende locale. Entre l’entrée du parc et le château, se trouve la tombe de Maija, la Rose de Turaida. Cette jeune femme, d’une grande beauté, aurait fait croire à son agresseur que le foulard qu’elle portait la rendait immortelle. Il n’avait qu’à essayer de la tuer pour le prouver… ce qu’il fit. La Rose de Turaida aura ainsi préféré mourir que subir l’agression.

Nous serions bien restés plus longtemps à nous promener dans le parc mais nos ventres crient famine et le vent se lève… Il est finalement l’heure de nous diriger vers Riga pour retrouver notre cocon.

Visiter le Château de Rundäle, ou Versailles, on ne sait plus…

Si vous êtes passionnés d’histoire ou de châteaux en général, la Lettonie est faite pour vous ! Il y en a partout et de toutes les époques. Nous n’en avons visité que quelques uns, mais il y en a énormément qui mériteraient le coup d’oeil. Le dernier que nous avons visité est celui de Rundäle.

En voyage, il n’est jamais bon de tout comparer à son pays. Mais ici, on ne peut que dire qu’on se croirait à Versailles…D’ailleurs, il est surnommé le « Versailles Letton » ! Ici, laissez vous transporter dans le 18ème siècle letton, visitez les nombreuses salles – certaines sont cependant inaccessibles pour rénovation – et promenez vous dans le grand jardin à la française !

Il y a un peu plus de monde cette fois-ci. Le palais attire aussi bien les Lettons que les touristes étrangers. Il fait un temps superbe donc nous sommes nombreux à être venus profiter du jardin.

D’ailleurs, si vous visitez le Château de Rundäle, choisissez bien ce que vous désirez voir. La billetterie vous propose deux circuits différents à l’intérieur du palais (un court, un plus long) ou de ne visiter que le jardin.

Finir en beauté :  le Parc national de Kemeri

Après tous ces châteaux, nous avons envie de nature ! Pour notre dernière étape à travers la Lettonie, nous avons décidé de visiter le parc national de Kemeri. Rejoindre le parc depuis le château est toute une expérience en soi. On emprunte des routes désertes…et arrivons même sur des sentiers de terre ! Ce n’est pas le moment de tomber en panne, il n’y a personne d’autre que nous sur la route et pas une habitation en vue.

Mais nous arrivons finalement au parc. Depuis le parking, nous marchons un petit kilomètre dans la forêt de pins, jusqu’à une pancarte qui indique deux itinéraires dans le parc national. Nous choisissons d’emprunter le plus long, qui plonge plus au coeur du parc. Ici, impossible de sortir du sentier, puisque le randonneur circule sur une passerelle en bois installée au dessus des bruyères.

Une fois sur la passerelle, place au spectacle ! On découvre un paysage aux milles couleurs. Les nuages ont rempli le ciel et s’ajoutent au contraste. Il y a quelques arbres esseulés au milieu de se désert plat de bruyères. L’absence de relief donne l’impression d’une tourbière qui ne terminerait jamais. Le vent et quelques gouttes nous accompagnent. Les jours de brouillard où de mauvais temps, je suis sûre qu’on se croirait dans les Marais Morts du Seigneur des Anneaux.

Le circuit est bien trop court. On pourrait rester là toute la journée tellement c’est beau. Il y a même une cabane d’observation ornithologique qui offre une vue incroyable sur le site.

On est heureux de savoir qu’un lieu pareil est protégé. Ce parc est sûrement notre coup de coeur du voyage en Lettonie. Il nous donne encore plus envie d’aller plus loin dans l’exploration du pays. Malheureusement, il est déjà l’heure pour nous de rendre la voiture et de monter dans l’avion…

Louer une voiture en Lettonie

Finalement, est-ce que je recommande de louer une voiture en Lettonie ? Comment ça se passe là-bas ?

Je recommande tout à fait la location de voiture en Lettonie. Déjà, parce que la vie n’est pas chère du tout et que la location sera abordable, autant en profiter donc. Ensuite, parce que Riga offre beaucoup de belles découvertes, mais qu’il serait frustrant de limiter la visite de ce pays balte à juste sa capitale. Enfin, parce que rouler sur des routes désertes, entourés de forêts de pins et en écoutant la radio balte, c’est une évasion parfaite !

Du point de vue circulation, maintenant. Rouler à Riga est tout à fait envisageable. Il y a les bouchons propres à toute grande ville, mais au mois d’aout, ce n’est pas affolant. La ville est relativement petite, on arrive rapidement à son point de chute. De plus, il y a plusieurs parkings couverts sécurisés dans la ville, leur tarif est très bas et on les rejoint rapidement à pied.

Les Lettons roulent très vite, il faut le savoir ! Et surtout, les panneaux de limitation de vitesse sont quasi inexistants. A vous de deviner à combien vous devez rouler, car les radars, eux, sont bien là !
On a eu quelques frayeurs en dehors de Riga, quand les peu de voitures qui nous suivaient décidaient de nous doubler…en se faisant elle même doubler ou alors qu’une autre voiture arrivait en face. Mais à part ça, rien à déclarer !

Pour conclure

La Lettonie, allez-y ! (Oui, ça rime et ça sent le marketing mais c’est totalement sincère).

J’ai adoré ces quelques jours en Lettonie. Bien qu’insuffisants pour visiter l’intégralité du pays, nous avons eu un premier aperçu des pays baltes très positif. C’est une destination que je recommande chaudement ! Maintenant, j’aimerais beaucoup visiter cette région d’Europe en hiver, lorsque la Baltique gèle et que les toits orangés se couvrent d’un épais manteau de neige… Une prochaine fois !

Et vous, vous en pensez quoi, de la Lettonie ?

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