Liban : l’art de faire des man’ouchés

Les man’ouchés, man’oushes ou encore mana’ich sont des petits pains plats au zaatar. Amoureuse du monde des pains, je suis tombé folle de cette spécialité du Liban à la saveur si spéciale. Coup de chance, en plus de pouvoir en savourer des tout frais, j’ai eu la chance d’assister à leur fabrication.

Découverte des man’ouchés

Si vous avez suivi nos aventures au Liban, vous savez que notre première étape hors de Beyrouth a été Batroun. C’est ici que j’ai dégusté mes premiers man’ouchés au petit déjeuner. Alors que je posais mille question à Colette, chez qui nous séjournions, celle-ci m’a, en guise de réponse, invitée à me lever tôt le lendemain matin, pour assister à la préparation des man’ouchés.

Le lendemain, donc, je saute vite du lit – le réveil est toujours plus facile quand on sait que l’on va se régaler – et je rejoins les cuisines. Personne ne s’y trouve… finalement, c’est dans le jardin, derrière la maison, que ça se passe. Lorsque j’arrive, la pâte est déjà prête car elle nécessite un peu de repos. Par contre, Colette m’expliquera ensuite comment les faire.

J’apprends à préparer les man’ouchés avec une des employées de la maison. Honte à moi, je n’ai pas écrit son prénom et je n’ai aucune mémoire des noms… Elle ne parle pas français ni anglais et je ne parle pas arabe malheureusement. Mais la l’art de la cuisine dépasse toutes les barrières, même linguistiques ! Elle m’apprend toute la recette en me parlant en arabe et en mimant les ingrédients et la technique. J’essaie de capter quelques mots qui se retrouvent aussi en espagnol ou que j’ai déjà entendu. Je reste accrochée à ses gestes et me laisse captiver par ses explications; l’arabe est une langue si belle !

Ça se prépare comment ?

Après avoir reposé, la pâte des man’ouchés est divisée en petite boules. On les aplatis ensuite légèrement du bout des doigts, pour en faire des galettes. Il faut ensuite les poser sur un saj chaud et huilé. Le saj est un support en fonte, parfois plat, concave ou convexe sur lequel on cuit les pains. Entre nous, la Bretonne que je suis n’a pas pu s’empêcher de s’écrier en le voyant « oh, mais c’est une bilig ! » tant la ressemblance est frappante. Et je me dis tant mieux, car je pourrai en refaire à mon retour en France ! 

Une fois la pâte posée sur le saj chaud, on y dépose du zaatar. Il s’agit d’une préparation d’huile d’olive, de thym, de sumac et de sésame. Est-ce que vous imaginez l’odeur délicieuse qui se dégage alors ? Le pain plat reste quelques minutes sur la plaque puis on vient le plier en deux. Le man’ouché révèle alors ses couleurs dorées encore plus alléchantes. Cette étape n’est pas obligatoire apparement, j’ai vu par la suite des man’ouchés plus petits mais non pliés. Ici, ils étaient plus larges et plus fin, il était donc plus pratique de les plier. 

Une fois bien dorés, les man’ouchés sont retirés du saj et coupés en deux. On dirait finalement des petites parts de pizza. Une fois tièdes, c’est prêt à déguster !

Une recette, peut-être ?

Il faut savoir qu’il y a autant de recettes de man’ouchés que de foyers au Liban. C’est comme partout dans le monde, chaque famille détient une version personnelle d’une spécialité. Et c’est pareil pour le zaatar. Les gens viennent parfois avec leur propre préparation pour l’ajouter à leurs man’ouchés !

Colette m’explique ensuite ce qu’elle utilise pour la pâte. On y retrouve les bases du pain – farine, sel, eau, levure – auxquelles s’ajoutent les saveurs orientales comme l’huile d’olive. Comme je n’ai pas eu la recette exacte de Batroun, je vous invite à visiter le blog Tasty Mediterraneo qui propose une recette très appétissante !

Je me suis régalée avec les man’ouchés. Ma mère quant à elle, n’a pas accroché car les saveurs de thym et d’épices au petit déjeuner lui étaient difficiles. Et vous, vous vous laisseriez tenter ?

J’ai hâte de les tester chez moi, pour me transporter encore un peu au Liban ! Je vous partagerai bien évidemment le résultat sur les réseaux sociaux !

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